Heroic Fantasy
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Heroic Fantasy
« J’ai nommé heroic fantasy un sous-genre de la science-fiction, appelé par ailleurs sword and sorcery. Il s’agit d’une histoire d’action et d’aventures qui se déroule dans un monde plus ou moins imaginaire, où la magie a cours et où la science et la technologie moderne n’ont pas encore été découvertes. Le décor peut-être (comme pour les aventures de Conan) la Terre, telle qu’on peut imaginer qu’elle a été il y a des millénaires, ou qu’elle sera dans un lointain futur, ou bien encore une autre dimension.
L’heroic fantasy allie la couleur locale et la fougue du récit fantastique aux émotions ataviques et surnaturelles du conte étrange ou occulte, ou de l’histoire de fantômes. Lorsqu’elle est réussie, elle procure le plus pur plaisir de la fiction, dans toute la plénitude du terme. C’est un récit d’évasion, qui permet de fuir complètement le monde réel pour un autre où tous les hommes sont forts, toutes les femmes belles, toute vie aventureuse, tous les problèmes simples, et où personne ne songe à parler d’impôts sur le revenu, de chômage ou de médecine socialisée.
Le pionnier de l’heroic fantasy fut l’anglais William Morris, vers 1880. Le genre fut ensuite exploité dans les premières années du siècle, par Lord Dunsany et Eric Eddison. Dans les années trente, la création des magazines Weird Tales, puis Unknown Worlds, fournit des débouchés pour ce type de contes, et de nombreux récits mémorables de sword and sorcery virent alors le jour. Citons notamment les aventures de Conan, Kull et Solomon Kane, de Howard; les contes macabres d’Hyperborée, de l’Atlantide, d’Averoigne et du futur continent zothique, de Clark Ashton Smith; les récits atlantéens de Henry Kuttner; les aventures de Jirel de Joiry, de C. L. Moore; et les histoires du Grey Mouser, de Fritz Leiber. (Je pourrais également mentionner les contes de Harold Shea, de Fletcher Pratt et de moi-même.)
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le marché des revues pour ce genre d’histoires connut une réduction sensible, et l’on put croire quelque temps que le fantastique avait été un simple accident de l’ère des machines. Mais avec la publication de la trilogie de J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux, et la réimpression de plusieurs œuvres antérieures dans ce domaine, ce genre a connu un second printemps. »
L. Sprague de Camp 1967
L’heroic fantasy allie la couleur locale et la fougue du récit fantastique aux émotions ataviques et surnaturelles du conte étrange ou occulte, ou de l’histoire de fantômes. Lorsqu’elle est réussie, elle procure le plus pur plaisir de la fiction, dans toute la plénitude du terme. C’est un récit d’évasion, qui permet de fuir complètement le monde réel pour un autre où tous les hommes sont forts, toutes les femmes belles, toute vie aventureuse, tous les problèmes simples, et où personne ne songe à parler d’impôts sur le revenu, de chômage ou de médecine socialisée.
Le pionnier de l’heroic fantasy fut l’anglais William Morris, vers 1880. Le genre fut ensuite exploité dans les premières années du siècle, par Lord Dunsany et Eric Eddison. Dans les années trente, la création des magazines Weird Tales, puis Unknown Worlds, fournit des débouchés pour ce type de contes, et de nombreux récits mémorables de sword and sorcery virent alors le jour. Citons notamment les aventures de Conan, Kull et Solomon Kane, de Howard; les contes macabres d’Hyperborée, de l’Atlantide, d’Averoigne et du futur continent zothique, de Clark Ashton Smith; les récits atlantéens de Henry Kuttner; les aventures de Jirel de Joiry, de C. L. Moore; et les histoires du Grey Mouser, de Fritz Leiber. (Je pourrais également mentionner les contes de Harold Shea, de Fletcher Pratt et de moi-même.)
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le marché des revues pour ce genre d’histoires connut une réduction sensible, et l’on put croire quelque temps que le fantastique avait été un simple accident de l’ère des machines. Mais avec la publication de la trilogie de J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux, et la réimpression de plusieurs œuvres antérieures dans ce domaine, ce genre a connu un second printemps. »
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